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lundi 7 mars 2011

Est-ce que tu as essayé...

Je suis en train de lire ‘The Blank Slate’ et ‘The Language Instinct’ de Steven Pinker. Un message qu’il fait est que certains concepts, certains mots, certaines structures provoquent des émotions négatives. Il prouve son point avec les profanations ou blasphèmes que certains utilisent et l’effet que ceux-ci ont sur les interlocuteurs.



Pour ma part, je me rends compte que la structure : ‘Est-ce que tu as essayé…’ dans un contexte où je crie à l’aide, provoque en moi une réaction très négative. Et je m’explique.



Cela m’arrive de crier à l’aide. Lorsque cela se produit plusieurs réflexions ont précédé ce comportement. Ce qui est arrivé en fait est que j’ai essayé plusieurs choses et je me rends compte de mes limites et je dois humblement m’avouer que quelqu’un d’autre a peut-être la réponse que je recherche. Je vais donc explorer… Qui sera celui ou celle qui pourra me sortir du pétrin dans lequel je me retrouve? Ou comme le dit si bien la chanson des Beatles, m’aidera à me remettre sur mes pieds.



Je m’imagine ayant tombé dans un courant d’eau, me sentant sombrer, étant en panique, criant à l’aide à quelqu’un sur la rive qui tient une bouée et ayant comme réponse : Est-ce que tu as essayé de bouger tes bras et tes pieds en même temps? Blasphème!



Peut-être cette réponse me motiverait à me sortir moi-même de la situation puisque je suis certaine que la frustration causée par la réponse augmenterait l’adrénaline dans mon corps. Je retrouverais probablement la force nécessaire pour me sortir de mon pétrin moi-même. L'objectif serait donc atteint?



Voici quelques questions que je me pose : Est-ce possible que l’intention de la personne avec la bouée qui ne la lance pas est de développer mon autonomie? Ou de me motiver à me débrouiller moi-même. Et suis-je la seule à me sentir provoquée dans ce genre de situations? C'est à dire dans une situation où je recherche de l'aide et qu'on ne m'offre pas ce dont j'ai besoin? Et si je me sens provoquée par la structure, 'Est-ce que tu as essayé...' pourquoi l’utilise-je moi-même avec mes élèves lorsqu'ils viennent demander de l'aide? Ou avec des adultes… Peut-être se sont-ils admis eux aussi qu’ils ne peuvent plus continuer seuls?



Je vais continuer à lire mes deux livres en essayant de trouver des réponses ou simplement en continuant mes réflexions. Pour l’instant, puis-je demander pardon à tous ceux qui liront ce message, qui m’aurait approché en criant à l’aide et à qui j’aurais répondu : Est-ce que tu as essayé… lorsque je n’ai pas compris que tout ce que vous vouliez c’est quelqu’un qui ferait de son mieux pour vous aider à sortir d’une situation difficile? J’ai l’impression que si vous me le pardonnez, je pourrai me le pardonner et je pourrai le pardonner à d’autres. Ce dont je suis certaine est que je me sens toujours bien dans un cercle comme celui-là…

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