Merci de vous intéresser à mon blog.

jeudi 18 août 2011

Vivre le moment présent

Je suis en train de lire le livre ‘The Power of Now’ d’Eckhart Tolle. C’est assez inspirant quoique difficile à suivre par moment. Peut-être parce que j’essaie de trop penser ce qu’il nous suggère d’arrêter de faire… Pour m’obliger d’arrêter de penser, j’ai décidé d’écrire, ou plutôt de me laisser aller à l’écriture de ce texte. Alors que j’ai beaucoup pensé en écrivant dans le passé, souvent maintenant j’écris pour arrêter de penser.

Je reviens d’un séjour en famille à la plage Wasaga dans la Baie Georgienne. Un de mes neveux, sa conjointe, ses filles, qui nous ont accueillis dans leur demeure, ainsi que mon conjoint, deux de mes frères, leur conjointe et deux de mes nièces, une d'elle avec son ami, ont participé à cet événement que nous avons appelé : Fiesta Grande Grou Time Yo Party! L’activité a bien porté son nom. Nous avons eu énormément de plaisir!

La deuxième journée, suite à une longue marche sur la plage, j’ai voulu me coucher ce qui aurait fait en sorte que j’aurais manqué l’activité de fin de journée : Le feu de camps! (les chants, la musique, les farces, etc.) J’ai annoncé que je ferais un petit ‘somme’ ce qui a été reçu avec énormément d’appréhension. J’ai quand même insisté et je suis allée me coucher. Environ 20 minutes plus tard, le groupe était dans ma chambre et me ‘chantait la pomme pour que je sorte de mon somme’. Nous sommes de la même famille. Je reconnais et respecte leur ténacité. Je savais qu’ils ne s’arrêteraient pas avant qu’ils obtiennent ce qu’ils ‘voulaient’. Je me suis donc levée pour aller les rejoindre autour du feu.

Je crois qu’ils étaient assez fiers d’eux d’avoir réussi et je crois qu’au départ j’ai vu ça comme une défaite pour moi. Je ne me suis pas gênée pour leur lancer que je croyais qu’un objectif qu’on s’était fixé pour la fin de semaine avait été de se faire plaisir, et que je n’avais pas l’impression que c’était ce qui se passait dans ce cas-ci. Mon grand frère dans sa sagesse a pris la parole et d’un ton tout doux m’a dit : ‘Ginette, c’est le ‘fun’ quand tu es avec nous. C’est pour ça qu’on te veut ici.’ Et c’est là que j’ai compris ce que les autres essayaient de dire et que je ne comprenais pas.

Plus tard, après avoir ri et chanté, il m’a dit : ‘Tu peux aller te coucher maintenant. Nous avons assez de beaux souvenirs de cette soirée pour nous nourrir pour un bout. Et toi en as-tu créé aussi?’

Par peur d’accumuler trop de fatigue, ou de trop penser à l’avenir comme dirait Eckhart Tolle, j’ai presque manqué un moment présent. Comme je suis chanceuse d’être entourée de gens qui me rappelle cette valeur importante. C’est ce qu’Eckhart Tolle veut dire je crois. Lorsqu’on arrête de penser, on arrête de se défendre ou de se protéger. Notre cœur prend le dessus et tout devient clair. Surtout, on se rend compte que ce qui importe c’est le moment présent.

P.S. Le groupe Fiesta Grande Grou Time Yo Party a peut-être besoin que je leur confirme que je ne leur en veux pas d’avoir pris le risque de me réveiller pour participer à cette activité que je garderai longtemps en mémoire? J’espère que ce billet leur confirmera ma reconnaissance.

dimanche 29 mai 2011

Lire et lier



Je voudrais ajouter au message de cet auteur : Je me libère de mes idées en espérant que d’autres voudront s’accrocher. Et peut-être même m’aider à les développer.

Parfois il m’arrive de manquer de temps et il m’est impossible d’avoir un bon souper, un café ou une conversation téléphonique avec des gens. Ce sont les genres de conversation que je préfère. Dans ces moments-là, j’écris… J’écris dans ce blog ou j’écris directement à différentes personnes. L’objectif est toujours le même : créer des liens.

Dernièrement, j’ai fait partie de rencontres. Lorsque je m’y suis retrouvée, je me suis dit que ce serait une autre occasion d’avoir des conversations et j’y suis arrivée assez enthousiaste. Je ne peux pas dire que j’en suis repartie avec une attitude positive. Je réfléchis à la raison… Et je vais continuer à y réfléchir puisqu’un objectif de vie pour moi est que chaque rencontre soit une occasion de créer des liens… J’aurai du travail à faire avec moi-même avant d’y arriver.

En attendant, voici le petit bout de chemin que je fais ce matin…

Dans notre système d’éducation, on nous demande souvent de documenter. On n’a qu’à penser aux bulletins scolaires, aux documents légaux pour l’enfance en difficulté, aux dépistages précoces et à tous les autres documents qu’on nous demande d’insérer dans les dossiers des élèves. Ils sont nécessaires, à ce qu’on dit, pour laisser des traces. J’essaie de faire la paix avec l’impression que j’ai que cette communication ne me permettra pas de créer des liens. Mais est-ce peut-être qu’une impression?

Comment changer ma façon de voir les choses… J’aimerais, que lorsque je ‘documente’, l’objectif en soit un de créer des liens. J’ai de la difficulté à concevoir un dossier comme étant attachant. Mais peut-être puis-je imaginer ceux qui l’ouvriront comme l’étant? Je me demande si je peux me les imaginer comme des gens qui attendent de s’attacher à cet enfant et à tous ceux qui contribué à son dossier? Est-ce la façon qu’on perçoit le dossier? Est-ce un outil pour nous aider à mieux comprendre l’enfant ou est-il rempli de documents pour se protéger…

Je sais documenter et je le ferai si c’est ce que je dois faire, mais je préfère de beaucoup écrire ou avoir une bonne conversation. Peut-être puis-je inventer un nouveau mot? Docucrire, écrimenter ou docuversation?

dimanche 24 avril 2011

J’ai couru avec un enfant

J’ai la chance d’enseigner dans une école. Cette école est une microsociété. Et cette microsociété est peuplée d’individus tout aussi intéressants les uns que les autres… Je les côtoie à tous les jours. Quelle chance!

Une des parties de ma responsabilité est de ‘surveiller’ les enfants qui jouent dans la cour de récréation. Cela fait plusieurs fois que je m’y retrouve et que j’observe un enfant courir en formant un triangle. Il rit tout au long… Je lui dis bonjour quand je le vois et il ne me répond pas… Je devine que nous ne parlons pas le même langage. J’ai donc essayé de parler le sien.

Les élèves sont devenus assez habiles à résoudre leurs propres conflits. Jeudi passé, j’ai donc senti que je pouvais me permettre de m’amuser. Je suis donc allée vers mon ami A. et je lui ai dit : Tu es le chef, je te suis. Et lorsqu’il s’est mis à courir, je l’ai suivi. J’ai suivi sa piste en forme de triangle, j’ai frappé la clôture avec mon dos, pour faire comme lui et j’ai ri fort comme lui. Et lorsque nous retournions à destination, je disais en riant : ‘Ah que je suis fatiguée!’, ce qu’il répétait.

Une de mes élèves nous voyant faire, est venue me demander si elle pouvait jouer elle aussi et elle a voulu connaître le jeu. Je lui ai dit que mon ami A était le chef et que nous devions le suivre. Ce qu’elle a fait avec moi. Quelques minutes plus tard, c’est une autre de mes élèves qui est venue courir avec nous. Vous pouvez peut-être vous imaginer la scène. D’autres nous regardaient courir le sourire aux lèvres parce que nous avions énormément de plaisir. (Heureusement, tout de même, que la récréation ne dure que 15 minutes parce que je devenais de plus en plus essoufflée. :))

La première amie qui est venue nous rejoindre a demandé d’être le chef. J’aime tellement lorsque les enfants demandent parce qu’ils nous permettent d’expérimenter. Je me suis retournée vers mon ami A et je lui ai dit : S est maintenant le chef. Nous allons la suivre. Et elle est partie… Et nous l’avons tous suivi, moi, mon ami A et l’autre amie qui s’est jointe à nous. Mais S. a changé la trajectoire… Notre ami A ne nous a pas suivi… Il n’était pas avec nous à destination. Nous nous sommes donc posés des questions : Pourquoi n’est-il pas ici? Où est-il? Qu’allons-nous faire?

Nous avons décidé qu’il serait le chef pour le reste de la récréation. Et nous avons continué de le suivre en s’amusant comme des enfants.

Et lorsque la cloche a sonné, il s’est arrêté et il est venu vers moi. Sans me regarder il m’a pris le bras avec les deux mains et il est resté ainsi pendant quelques instants. Et je suis restée là quelques instants avec lui. Nous avions réussi à communiquer… Nous avions parlé le même langage… J’en suis encore tellement touchée.

Cette expérience m’a permise de grandir et en même temps me laisse avec énormément de questions. Quel est le langage des enfants? Qu’essaient-ils de nous dire? Pourquoi devons-nous absolument changer la trajectoire des gens sans avoir vérifié avant les raisons qui motivent cette trajectoire? Grâce à mon ami A, j’ai eu énormément de plaisir et certains de mes amis aussi. Je me suis aussi rendue compte que j’ai besoin de me mettre en forme. :)

Je vais continuer à réfléchir à ces questions et j’espère que la prochaine fois que je surveillerai dans cette cour, les élèves autour de moi pourront régler leurs propres conflits afin que je puisse m’amuser comme une enfant et surtout apprendre à nouveau.


lundi 7 mars 2011

Est-ce que tu as essayé...

Je suis en train de lire ‘The Blank Slate’ et ‘The Language Instinct’ de Steven Pinker. Un message qu’il fait est que certains concepts, certains mots, certaines structures provoquent des émotions négatives. Il prouve son point avec les profanations ou blasphèmes que certains utilisent et l’effet que ceux-ci ont sur les interlocuteurs.



Pour ma part, je me rends compte que la structure : ‘Est-ce que tu as essayé…’ dans un contexte où je crie à l’aide, provoque en moi une réaction très négative. Et je m’explique.



Cela m’arrive de crier à l’aide. Lorsque cela se produit plusieurs réflexions ont précédé ce comportement. Ce qui est arrivé en fait est que j’ai essayé plusieurs choses et je me rends compte de mes limites et je dois humblement m’avouer que quelqu’un d’autre a peut-être la réponse que je recherche. Je vais donc explorer… Qui sera celui ou celle qui pourra me sortir du pétrin dans lequel je me retrouve? Ou comme le dit si bien la chanson des Beatles, m’aidera à me remettre sur mes pieds.



Je m’imagine ayant tombé dans un courant d’eau, me sentant sombrer, étant en panique, criant à l’aide à quelqu’un sur la rive qui tient une bouée et ayant comme réponse : Est-ce que tu as essayé de bouger tes bras et tes pieds en même temps? Blasphème!



Peut-être cette réponse me motiverait à me sortir moi-même de la situation puisque je suis certaine que la frustration causée par la réponse augmenterait l’adrénaline dans mon corps. Je retrouverais probablement la force nécessaire pour me sortir de mon pétrin moi-même. L'objectif serait donc atteint?



Voici quelques questions que je me pose : Est-ce possible que l’intention de la personne avec la bouée qui ne la lance pas est de développer mon autonomie? Ou de me motiver à me débrouiller moi-même. Et suis-je la seule à me sentir provoquée dans ce genre de situations? C'est à dire dans une situation où je recherche de l'aide et qu'on ne m'offre pas ce dont j'ai besoin? Et si je me sens provoquée par la structure, 'Est-ce que tu as essayé...' pourquoi l’utilise-je moi-même avec mes élèves lorsqu'ils viennent demander de l'aide? Ou avec des adultes… Peut-être se sont-ils admis eux aussi qu’ils ne peuvent plus continuer seuls?



Je vais continuer à lire mes deux livres en essayant de trouver des réponses ou simplement en continuant mes réflexions. Pour l’instant, puis-je demander pardon à tous ceux qui liront ce message, qui m’aurait approché en criant à l’aide et à qui j’aurais répondu : Est-ce que tu as essayé… lorsque je n’ai pas compris que tout ce que vous vouliez c’est quelqu’un qui ferait de son mieux pour vous aider à sortir d’une situation difficile? J’ai l’impression que si vous me le pardonnez, je pourrai me le pardonner et je pourrai le pardonner à d’autres. Ce dont je suis certaine est que je me sens toujours bien dans un cercle comme celui-là…