Merci de vous intéresser à mon blog.

dimanche 27 juin 2010

Sauter à la corde 2

J’ai déjà écrit au sujet du jeu auquel j’aimais m’adonner lorsque j’étais petite. Je vis une situation présentement qui me confirme que plus je vieillis plus mes comportements ressemblent à ceux que j’avais lorsque j’étais jeune. Avons-nous peut-être une sagesse en nous déjà à un bas âge?

Parfois lorsqu’un jeu était bien parti et qu’on s’amusait, on rencontrait un problème. Et pour régler ce problème on établissait un règlement. En cours de route, on rencontrait parfois plus d’un problème ce qui faisait en sorte qu’on se retrouvait avec plusieurs règles. Et sauter à la corde n’était plus le jeu simple et plaisant auquel j’aimais m’adonner. Je devais penser à ceci et à cela ce qui enlevait tout le plaisir à la chose. Je me retirais habituellement du jeu et je cherchais un autre jeu qui me rendrait plus heureuse…

C’est ce qui est encore en train de m’arriver. Ce que j’aimerais c’est que d'autres puissent vivre la même formation que moi. Mais certaines règles, que j'essaie de comprendre, font en sorte que cela n'est pas possible. Cette formation dont je parle est une leçon d’humilité. Nous apprenons la valeur de compter sur les autres pour nous guider. Nous reconnaissons que c’est la vraie façon de grandir. Dans les mots du grand motivateur Steven R. Covey : The essence of synergy is to value differences- to respect them, to build on strengths, to compensate for weaknesses. There is intrinsic security that comes from service, from helping other people in a meaningful way. One important source is your work, when you see yourself in a contributive and creative mode, really making a difference.

Je me voyais pouvant faire une différence… À force d’essayer de suivre des règles, je perds cette passion…Ou est-ce plutôt que pour faire une différence je dois arrêter de me laisser déranger par ces règles. Écouter ceux qui m’encouragent, et continuer à vouloir faire une différence. Et garder la passion.

C’est ça! Comme la vie est bien faite! Elle nous lance des défis… Et nous envoie les outils pour les relever. Elle nous donne le temps aussi pour s’approprier ces outils et apprendre à bien les utiliser. Il suffit de vérifier, de chercher et de corriger s’il le faut. Et les défis deviennent des expériences… qu’on peut regarder en souriant et en remerciant la vie de nous les avoir permises.

C’est ça… une vie ça se construit. Comme je suis chanceuse qu’elle met sur mon chemin des gens qui m’offrent ce dont j’ai besoin pour la construire. Les cahots sont adoucis…


P.S. Vous remarquerez peut-être qu'écrire me permet de faire la paix avec certaines situations que je trouve difficile. Je trouve souvent la solution en cours de route. C'était le cas ici!

jeudi 24 juin 2010

Sauter à la corde

Plus je vieillis plus je me rends compte que mes comportements sont les mêmes que quand j’étais petite.

Je me revois dans la cour de récréation voulant sauter à la corde. C’était une activité à laquelle j’aimais beaucoup m’adonner et comme j’avais besoin d’autres gens pour le faire, j’avais développé différentes stratégies.

Si je n’avais pas de corde en ma possession, j’allais demander si je pouvais participer à un jeu qui s’était déjà organisé. J’avais droit à différentes réponses. Si on acceptait, j’étais comblé. Si on refusait, j’y allais avec une nouvelle stratégie.

J’observais la cour pour voir s’il y avait un groupement qui semblait avoir l’intention de jouer mais n’avait pas commencé. D’habitude c’était parce qu’on s’opposait à tourner la corde. J’allais donc offrir mon service. Je crois que comme on était heureux de trouver quelqu’un qui voulait faire quelque chose que peu voulait faire, je pouvais m’intégrer au groupe. Et pour ma part, j’étais heureuse de pouvoir être dans le jeu que j’adorais même si je ne faisais pas ce que je préférais.

Et quand j’avais ma propre corde, c’était le paradis. Après avoir trouvé quelques partenaires, je pouvais sauter à ma guise. De plus, souvent d’autres personnes s’ajoutaient au groupe ce qui rendait le jeu encore plus agréable. Ma corde était donc à mes yeux, un outil important.

Et maintenant que je suis plus vieille, je saute rarement à la corde mais j’ai encore des passions. Et je vois plusieurs personnes qui ont les mêmes que moi. Alors je demande de partager. Certaines personnes acceptent et lorsque c’est le cas, nous cheminons ensemble dans nos apprentissages. Parfois, on m’invite dans un groupe et je partage volontiers les tâches que cela implique. Je dirais même que j’y vois le côté amusant.

Maintenant quelque chose me cause une confusion. J’ai une corde à sauter… J’essaie de vous attirer à venir sauter avec moi…Peut-être que je me prends de la mauvaise façon? Il faut dire que je ne réussissais pas toujours à attirer certaines personnes à sauter à la corde lorsque j’étais jeune. Je me pose énormément de questions à ce sujet et je fais des hypothèses. C’est peut-être qu’on ne comprenait pas que j’avais besoin de d’autres joueurs pour pouvoir sauter? C’est peut-être qu’on ne voyait pas que j’avais une corde? Peut-être que c’est parce que je n’étais pas assez claire dans ma demande? Ou peut-être que d’autres jeux étaient plus intéressants?

Selon les hypothèses que j’émets, et puisque j’ai vraiment envie de rendre le jeu encore plus agréable, j’aimerais que vous sachiez que les données que j'ai à ma disposition sont des données qui renferment énormément d’information. Selon mes observations, c’est un outil important. J’aimerais bien le partager avec vous pour vous montrer à quel point il est puissant. Ensemble nous pourrions en faire une analyse afin de cibler l’aide qui pourrait être accordée dans les écoles. Pour ma part, cela me serait extrêmement bénéfique pour atteindre les objectifs de cette année, la raison pour laquelle j’essaie d’avoir une rencontre le plus tôt possible.

Viendriez-vous sauter dans mon cerveau?


P.S. Petit jeu de mots à la fin pour lequel je me suis trouvée assez futée? Merci à Beau Dommage pour l'inspiration.

Un courriel que j'ai envoyé à mes 'supérieurs' pour expliquer mon besoin de démontrer l'efficacité des données que je recueillais. J'avais vraiment envie de partager... de sauter à la corde. Je n'y arrivais pas...

samedi 19 juin 2010

Alpha

J’ai eu la chance de participer à un exposé des principes de Dr. Gordon Neufeld et sa philosophie sur l’intimidation. J’y réfléchis depuis…

Il y a quatre ans, je suis arrivée au siège social de mon conseil scolaire pour y travailler en tant que ‘conseillère pédagogique’. Je mets ces termes entre guillemets puisque c’est un titre que j’ai questionné tout au long de mon séjour. Je n’avais pas envie de ‘conseiller’, j’avais envie de réfléchir et de trouver des solutions en équipe. Je crois que j’ai causé des inconforts parce qu’on me demandait souvent de donner des réponses. Et lorsque cela se produisait, je répondais avec : ‘Et toi qu’est-ce que tu en penses?’ Ou ‘Voici ce que j’en pense’ Ou 'Peut-être que...'

J’avais souvent droit à des commentaires qui m’indiquaient que ma réponse causait des frustrations. Ce qui me causait des déséquilibres à mon tour. Il était très inconfortable pour moi de voir des gens inconfortables. Il a fallu que j’arrive à faire la paix avec cette réalité. (Et parfois je me suis tout simplement accommodée et j'ai donné ce qu'on s'attendait de moi pour ne pas causer d'inconfort.)

Dans ma tête, c’est d’intimider quelqu’un que d’imposer sa façon de penser. Aussi, je trouve que lorsque nous discutons et que nous construisons des idées, notre volonté de les mettre en pratique par la suite est beaucoup plus grande. Alors j’ai continué à m’obstiner à partager des idées (qui sont rarement les miennes puisque je les ai moi-même reçues un jour) et à demander qu’on construise sur celles-ci.

Et l’inconfort a trop grandi… Je n’ai pas su prendre le recul qu’il aurait fallu que je prenne… Mais je n’en suis pas fâchée…

Le système d’éducation vit de grands changements. À mes yeux, la structure favorise encore un modèle d’intimidation à l’intérieur duquel certaines personnes ont le droit ou le privilège d’avoir les réponses et cela à cause de la hiérarchie qui existe encore. J’ai fait mon possible pour créer un changement.

Mon plus grand défi a été de vivre le concept de ‘mesure disciplinaire’. J'y réfléchissais depuis que certaines personnes que j'estime beaucoup avaient vécu ce phénomène. Je me demandais comment cela pouvait bien fonctionner. Et comme la vie arrange bien les choses, j'ai eu à le vivre moi-même.

J'ai participé à une rencontre dans laquelle on avait le droit de m’évaluer et d’assumer des choses à mon sujet qui ne l’était pas à mes yeux… Puisqu'il était important pour moi que tous gardent leur dignité dans l'exercice, j'ai essayé de demeurer neutre alors qu'on me décrivait comme une personne qui ne voulait pas coopérer. J'ai essayé d'expliquer mon point de vue... Mais, tout en le faisant, j’ai commencé à croire ce qu’on voulait me faire croire… J'en ai perdu mes moyens.

Mais j’ai la chance d’avoir des personnes qui ont des comportements ‘alpha’ (selon la définition qu’utilise le Dr. Neufeld) dans mon entourage et ceux-ci m’ont refait voir l’autre perspective. Celle que j’avais de moi-même. J’ai repris courage et j’ai fait des recommandations au groupe responsable des 'mesures disciplinaires'. Peut-être que cela aura une influence… (J'en perçois déjà une... Certaines personnes qui ont participé à l'activité sont maintenant des 'alphas' pour moi.)

Je n’assumerai plus le rôle de ‘conseillère’ l’an prochain. Lorsqu’on m’a proposé de continuer, j’ai demandé : ‘Est-il possible qu’on reparle de ce rôle en équipe?’ Ce qui a mené à une nouvelle ‘mesure disciplinaire’…ce qui m'a fait paniquer (je savais ce qui m'attendait)... ce qui m’a amené à nuire à ce que je veux le plus avantager… ma dignité et celle des autres…

Au bout du compte, je considère qu’on agit en ‘alpha’ avec moi. On me raccompagne dans une salle de classe où j’aurai le privilège d’apprendre à tous les jours avec des enfants qui ne demandent que d’apprendre avec moi.

P.S. J’ai écrit des réflexions tout au long de mon séjour souvent pour m'aider à remettre les choses en perspective. J’en ai partagé quelques-unes… Je ne suis pas certaine de la réaction que celles-ci ont suscitée. J’espère qu’on comprend maintenant que c’était ma façon de garder ma dignité tout en faisant de mon mieux pour respecter celle des autres. Je vous les partagerai ainsi que les nouvelles que j'écrirai, ici dans mon blog.